Marguerite, Véronique, Gisèle, Josette, Mélissa, Maryline… sont arrivées dans nos vignes. Ces 30 jolies brebis landaises s’activent désormais chaque jour entre les rangs et se nourrissent goulûment de notre herbe. Gérard, notre bélier, prend soin d’elles et fait en sorte de perpétuer sa lignée.
Le mouton Landais est l’une des plus anciennes variétés de France. Avec plus de 250 000 têtes au XIXe siècle sur un territoire s’étalant de Bordeaux aux Pyrénées, cette race rustique représentait une ressource économique vitale par sa production de laine, de viande et de fumier. Mais avec l’enrésinement des landes, elle avait presque totalement disparu en 1965. Et c’est grâce à trois souches conservées par des éleveurs et le Parc Naturel des Landes de Gascogne que l’effectif est aujourd’hui d’environ 3 000 moutons. 1% du cheptel mondial est donc au Château Hourtin-Ducasse. Alors Gérard a du boulot !
Il ne resterait que 3 000 moutons landais. 1 % du cheptel mondial est au Château Hourtin-Ducasse.
Comme toutes les races rustiques, le mouton landais est résistant aux maladies et requiert peu de soins. La brebis met au monde son petit sans aide et est une bonne mère. Bonne nouvelle pour nous ; même si nous nous sommes plongés dans les livres et sommes accompagnés par le Conservatoire des Races d’Aquitaine pour mener à bien cette nouvelle expérience, leur autonomie et leur bonhomie facilitent notre nouvelle tâche pastorale.
Et quel appétit ! En consommant l’herbe de nos parcelles jusqu’au pied de vigne, y compris sous le rang, les brebis entretiennent nos sols avec un désherbage parfaitement naturel, là où en hiver, les passages de tracteur endommagent et tassent les sols (quand il peut passer). Le pâturage participe aussi à l’évolution naturelle de la composition de la flore et favorise la biodiversité et des enherbements qui étouffent les espèces indésirables. Enfin, les matières organiques, apportées par leurs déjections, sont de formidables engrais naturels.
Joséphine, Gérard, Adriana, Tatiana, Josette, Delphine, Mélissa, Claire, Maryline, Marguerite, Gisèle, Lulette et Ghislaine.
En déplaçant nos brebis de parcelle en parcelle, afin qu’elles aient toujours une herbe de qualité, nous devrions arriver en fin d’hiver avec un couvert végétal ras et un sol enrichi grâce à leur passage sur l’ensemble de la propriété. À partir du débourrement, nous installerons notre troupeau sur les parcelles en friche pour leur apporter ainsi une jolie toilette de printemps ; il s’agit là de ne pas tenter nos gourmandes travailleuses avec les jeunes feuilles et les croquants bourgeons.
Adopter un troupeau peut donc nous apporter une aide précieuse pour encore un peu plus de nature sur le domaine et nous accompagner dans notre volonté d’enrichissement de notre terroir. Néanmoins, quelques conditions sont à remplir afin de les contenter. De l’herbe, bien sûr, à bonne hauteur et en bonne quantité. Pas ou peu de cuivre dans les sols, elles y sont très sensibles. Pas d’herbicide, fongicide ou insecticide qui pour certains s’avèrent toxiques et qui seraient dangereux pour elles. Bref, elles étaient faites pour nous ! Avec nos vignes enherbées, traitées aux huiles essentielles et aux infusions à base de plantes, ça devrait être l’entente parfaite.
Sources : Conservatoire des races d’Aquitaine – Inn’ovin – Journalvignette.fr – Chambre d’Agriculture du Gard
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