2023, le 1er millésime symptomatique du dérèglement climatique à Bordeaux ? Le printemps a été contrasté, alternant des périodes de grande douceur et de fraîcheur (début mars, première quinzaine d’avril puis mi-mai) expliquant un débourrement plus tardif et permettant à la majorité des parcelles d’échapper aux épisodes de gel de début avril. Mais ce printemps sera aussi le démarrage de la forte « pression mildiou », subie durant presque toute la campagne. La floraison s’est déroulée sur une période relativement sèche et chaude (dernière semaine de mai et première de juin) en quelques jours, sans coulure et sans écart significatif entre les différents cépages. Les conditions climatiques du début de l’été ont favorisé la croissance des baies, juin a offert 26 jours de température maximum supérieure à 25°C ; mais aussi 8 jours de pluies importantes avec des orages quasi-hebdomadaires apportant jusqu’à 45mm d’eau. Chacune des pluies a lessivé les traitements effectués et à nouveau les températures nocturnes plus élevées, les fortes hygrométries et la vigueur plus importante ont créé un terrain d’expression parfait pour le mildiou. La véraison a débuté la dernière semaine de juillet en s’étalant pratiquement sur un mois. Fin juillet, la maturation a progressé lentement tandis que le mildiou continuait d’emporter feuilles et grappes dans ses attaques répétées. Fin août, après un mois plus chaud (+1,5°C) et plus sec (-40%) que la norme, s’est dessinée la perspective d’obtenir un millésime 
« finalement pas si mal si septembre est bon ». Fin septembre, après un mois exceptionnellement beau et chaud (+4,6°C !), deux belles pluies (34,7mm le 12 et 23,9mm le 21) sont venues à point pour relancer les maturités et sauver les raisins ; ceux qui avaient échappé au mildiou.