La croissance de la vigne ne démarra que tardivement, mi-avril. La floraison fut rapide et homogène pour tous les cépages grâce aux mois de mai et juin chauds et secs. Nous fîmes alors face à un léger stress hydrique conforté par un mois de juillet sans pluie. Les grappes résistèrent bien mais prirent un peu de retard avec parfois un blocage de la véraison. Celle-ci redémarra avec les pluies providentielles de la fin du mois et tout fut rattrapé mi-août. Puis la maturation des baies fut favorisée par des nuits fraîches et des pluies sans effets négatifs sur la qualité potentielle des raisins. Tout fut vendangé à la main : Les Roses de Marie, les 23 et 24 septembre, une parcelle de merlots un peu précoces le 24 puis les autres les 26 et 28. Le reste se fit en suivant ; les 30 septembre et 1er octobre pour les cabernets-sauvignons et le 2 pour les cabernets francs et les petits verdots. Ce millésime solaire nécessita de ramasser au juste moment ; ni trop tôt, pour atteindre une maturité complète, ni trop tard pour conserver de la fraîcheur et éviter une sur-maturité synonyme de lourdeur et de degrés d’alcool trop élevés… Effectuées pour 50% directement en barriques ouvertes, les fermentations nécessitèrent une grande vigilance en raison notamment de niveaux d'acidité assez faibles qui peuvaient créer un durcissement des tanins ou un déséquilibre des vins. Les premières dégustations après écoulages furent prometteuses, avec des couleurs profondes, des nez très expressifs, des bouches très denses, bien structurées et équilibrées, d’une grande longueur… tout ce que l’on pouvait attendre d’un grand Bordeaux !