Château Hourtin-Ducasse 2012
Il n'existe pas !
Depuis 15 ans nous utilisons des méthodes et des produits naturels pour traiter nos vignes, travailler nos sols, maintenir la vie microbienne, favoriser la diversité entre les rangs… et leur permettre petit à petit de se renforcer pour ainsi s’exprimer pleinement. En plus de notre détermination à préserver les richesses de notre terroir et de notre volonté de respecter notre environnement, nous sommes convaincus d’améliorer de cette façon la qualité de nos vins. Après les millésimes 2010 et 2011 pour lesquels nous avons réussi à n’utiliser aucun produit chimique, la nature nous a rappelés à l’ordre ! Cette année, nous avons dû réaliser de nombreux traitements, concoctés à partir huiles essentielles et d’infusions de plantes, et de nombreux passages pour travailler les sols. Mais au printemps, les conditions climatiques du bordelais ont été particulièrement difficiles, et l’attaque conjuguée de mildiou et d’oïdium d’une puissance rarement rencontrée. Les 9 et 10 juin, de fortes pluies ont littéralement lessivé nos feuilles, anéanti les protections internes de nos plants et permis au mildiou de s’installer sur les grappes. Ainsi, tout ou partie des raisins, selon les parcelles, a été fortement endommagé ; et par conséquent, l’équilibre et la répartition naturelle des cépages ont été rompus. À la dégustation sur pieds des baies des différents cépages et compte tenu de leur maturité, de leur acidité, de leur saveur, je ne trouve pas toutes les composantes nécessaires pour obtenir l’équilibre, la complexité, les arômes, la finesse et la structure qui caractérisent notre vin. Comme Yquem, à plusieurs reprises, ou Angelo Gaja, un des plus anciens producteurs de Brunello di Montalcino, en 2002, j’ai décidé de ne pas produire de Château Hourtin-Ducasse en 2012.
Michel Marengo